Orlane : quand la vulnérabilité devient un manifeste pop
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Révélation belge de l’année aux NRJ Awards, Orlane trace un chemin singulier entre clair-obscur et liberté. À 27 ans, l’ancienne étudiante en médecine a troqué les certitudes pour une électropop française sensible, intense et engagée. Mardi 9 décembre, dans les bureaux de sa maison de disques, elle se livre sans détour sur la dualité qui l’habite, la vulnérabilité comme moteur de création, et ce besoin vital de transformer ses doutes en musique porteuse. Rencontre avec une artiste en mouvement, qui fait de ses fragilités une force.
Si tu devais te présenter en quelques mots, qui est Orlane ?
Je m’appelle Orlane, j’ai 27 ans et je fais de la musique électropop en français. J’ai fait des études de médecine, mais j’ai décidé de consacrer tout mon temps à 100 % à vivre de ma passion et à faire ce qui m’anime vraiment. Ma musique, je l’aime définir comme sensible, intense et engagée.
Tu parles souvent de dualité dans ton parcours. Quelles sont aujourd’hui les deux forces ou facettes qui se confrontent encore en toi ?
Je dirais que c’est un mélange entre le fait de manquer parfois de confiance en moi et le fait de créer de la musique, qui, elle, est très axée sur l’empowerment. Ma musique me donne de la force et me permet d’aller chercher en moi ce dont j’ai besoin. Parfois, c’est un peu du fake it until you make it, tu vois ? Mais je l’incarne sincèrement. Il y a des jours où j’ai une énorme confiance en moi, et d’autres où je n’en ai presque pas. Cette dualité se reflète dans ma musique : elle est lumineuse, porteuse, mais elle compense aussi les petites parts d’ombre que je garde en moi.
Qu’est-ce qui fait la différence entre les jours où tu as confiance en toi et ceux où tu en manques ?
En fait, je ne sais pas. Ça dépend beaucoup des gens que je rencontre, de l’énergie qui circule dans la journée, des personnes qui sont présentes autour de moi. C'est le fait d'être bien lunée quand tu te réveilles le matin, de te sentir belle, de mettre un truc qui te plaît. En fait, ça se joue à plein de trucs. Et je pense aussi à comment je prends soin de moi. Quand je suis dans une période où j’ai le temps de me cuisiner des bons petits plats, de passer du temps seule, de chérir ces moments-là, je me sens beaucoup plus alignée et en confiance.
Comment tu gères la vulnérabilité dans ta musique ?
En fait, je balance tout dans mes textes. J’y cache ce qui me traverse, même les choses les moins faciles. Les mettre en musique, c’est plus simple : ça me fait plus du bien, d’en faire une chanson que d’en parler simplement au détour d’une discussion.
J’ai entendu une artiste expliquer que, lorsqu’elle met des choses très personnelles dans ses chansons, une fois qu’elles sont publiées, elles ne lui appartiennent plus vraiment, et qu’elles peuvent aussi aider d’autres personnes. Est-ce que toi, tu arrives à garder cet équilibre-là : le fait que ce soit ta chanson, qu’elle te touche encore, tout en acceptant qu’une fois sortie, elle ait fait son chemin et que ce soit OK ?
Ouais, je pense que c’est un peu ça. C’est un cadeau, un don que tu fais de toi aux gens aussi. Mais en même temps, ça t’appartient tellement pendant longtemps… Quand tu la crées, quand tu la mixes, quand tu retravailles la prod, quand tu penses aux visuels, etc. C’est tout un moment où personne ne sait qu’elle existe, où c’est un peu ton petit bébé. Et puis, quand elle sort, oui, elle appartient aux gens. Moi, je passe un peu à autre chose. Mais elle est là, et je suis trop contente. Je l’ai tellement couvée, gardée au chaud près de moi pendant longtemps que c’est hyper OK de la donner aux gens et de m’en détacher un peu, pour qu’elle puisse vraiment leur appartenir.
Tu prends combien de temps à écrire un album ?
En fait, ça dépend. Il y a des chansons qui te prennent trois heures à faire, et puis d’autres qui te prennent des journées entières, parce que tu as envie de repasser sur le texte, que tu n’as pas encore trouvé le truc qui fait que tu es vraiment fière du son. Moi, l’album, ça a représenté en tout cas deux à trois ans de ma vie. Aussi parce que tu as besoin de vivre des choses pour pouvoir les raconter. Il y a donc des morceaux qui dataient déjà de mon EP, que j’avais gardés de côté.
Après, les chansons en tant que telles, tu peux faire un album en une semaine comme tu peux en faire un en dix ans. Avec les gens avec qui je bosse aujourd’hui, souvent, on fait un titre par jour : on part de rien et, à la fin de la journée, on a un morceau. Ensuite, on le retravaille un autre jour, mais oui, un titre peut se faire en deux jours.
Mais ce n’est pas toujours comme ça, et c’est important de le dire.
Tu as appris le piano, plus la guitare, plus le saxophone. Si chaque instrument représentait ta vie, lequel symboliserait le plus ton premier album ?
Je dirais le saxophone. Déjà parce que c’est la première fois que j’en mets dans un album ou dans des titres à moi, et aussi parce que c’est le dernier instrument que j’aie appris à jouer. J’ai commencé il y a trois ou quatre ans seulement.
Je trouve que c’est un instrument puissant, mais aussi doux et sexy. Et le fait que j’en joue est aussi politique, parce que le saxophone est très associé aux hommes, et ça, ça m’énerve. Du coup, je me suis dit : “Attends, c’est une blague ? On va faire jouer les femmes au saxophone.” Il faut casser ça. Bien sûr, il y a des femmes qui en jouent, mais elles sont moins nombreuses.
Je pense que quand tu fais de la musique, tu captes des intuitions qui sortent de nulle part, un peu magiques. Tu as l’impression qu’on te souffle quelque chose à l’oreille. Je sais que ça peut paraître bizarre, je vous jure, je ne suis pas folle, mais c’est vraiment une intuition. J’ai eu ça pour la musique, et aussi pour la médecine.
Ça sort de nulle part : mes parents ne sont pas dans ces milieux-là, et dans mon entourage, personne ne fait de saxophone, de musique ou de médecine. Je ne sais pas… ça a été un coup de cœur. Je crois que je suis tombée amoureuse la première fois que j’en ai entendu. J’étais là : “C’est quoi, ça ?” C’est trop beau, ça me transperce plus que le reste.
Et tes proches, ils ont pris comment ton parcours dans la musique ?
Ils m’ont soutenue. En vrai, je suis allée au bout de mes études : j’ai fait mes six ans jusqu’au bout. Je n’ai juste pas fait ma spécialisation, mais mon diplôme est valable à vie. C’était vraiment important pour moi d’aller au bout de ça.
Je n’ai pas une grande famille : j’ai juste mon papa et ma maman, qui se sont séparés, mais qui me soutiennent énormément. Pour eux, le plus important, c’était que j’aille jusqu’au bout. Parce qu'ils ne font pas énormément de thunes. Me permettre de faire ces études-là, c’était déjà un cadeau et des sacrifices de leur part. C’était donc évident, pour moi d’abord, mais aussi pour eux, que je termine. Ensuite, ils m’ont dit : “On est avec toi parce qu’on trouve que tu as du talent, que c’est beau ce que tu fais et qu’il y a quelque chose à construire.” Par contre, niveau thunes, débrouille-toi : ce n’est pas la Banque d’Espagne ici. Mais on te soutient et on est avec toi. Et ça, c’est une vraie chance.
Et mes potes aussi. Ils étaient déjà trop fans, ils m’ont dit : “Let’s go, ça va être trop bien, tu vas tout défoncer.” Ils te donnent une confiance et une force énormes. Je pense que c’est très dur de vouloir faire de la musique quand les gens autour de toi doutent : toute l’énergie que tu dois aller chercher en toi… Moi, mon entourage m’a vraiment portée là-dedans. En vrai, je suis bien entourée. J’ai choisi des gens sains autour de moi.
The Voice t’a donné accès à l’envers du décor. Quelle est la plus grande idée reçue sur l’industrie musicale que tu as déconstruite en entrant dans ce milieu ?
Je pense que c’était l’idée de compétitivité. J’avais l’impression que c’était un milieu où tout le monde se tire dans les pattes, un univers assez dur. J’ai aussi été beaucoup bercée par la culture pop américaine, à travers les séries et des récits très scénarisés, ce qui m’a longtemps fait voir l’industrie musicale comme un milieu de requins. Je pense que c’est parfois vrai, à certains endroits, bien sûr. Mais en entrant dans ce milieu via The Voice, j’ai surtout découvert énormément de soutien. Le monde est petit, et comme partout, il y a des gens plus bienveillants que d’autres. Mais globalement, il y a beaucoup de solidarité entre artistes. En tout cas en Belgique, et avec certaines artistes françaises que je connais, notamment des femmes, on est très soudées.
Ça m’a fait beaucoup de bien de me rendre compte qu’on peut aussi trouver une vraie forme de communauté dans la musique. C’est assez chouette, surtout entre meufs.
En médecine, y a-t-il une expérience qui a changé ta manière d'écrire ou de voir le monde ?
Je pense que c’est le fait d’avoir réussi à préserver l’empathie. De savoir se connecter à l’autre pour vraiment le comprendre et le soigner correctement. Être à l’écoute, vraiment à l’écoute. Et ça m’a naturellement poussée à être plus à l’écoute de moi-même, à aller chercher des choses plus profondes pour ma musique, mais aussi à être à l’écoute des autres pour m’en inspirer. Ce lien-là est essentiel. Et malheureusement, beaucoup de médecins finissent par le perdre. À force d’enchaîner les consultations, certains écoutent deux ou trois phrases, posent un diagnostic rapidement, et passent au patient suivant. Sans vraiment avoir entendu la personne en face d’eux. Ce n’est pas une question de mauvaise volonté. C’est un système. La médecine est devenue une industrie : manque de moyens, manque de financements, trop peu de médecins, trop de patients, trop de travail. On n’a plus le choix, on doit aller vite. Et ça crée un effet boule de neige qui n’est vraiment pas sain.
Ce n’est pas ouf. Vraiment pas.
T'arrives-t-il encore d'avoir ce réflexe un peu Hannah Montana dans ta vie actuelle, même si la musique prend beaucoup plus de place dans ta vie ?
Oui, maintenant beaucoup moins. Mais avant, j’en ai clairement fait, des moves Hannah Montana. Vraiment.
Quand j’étais encore en médecine et que je commençais déjà à aller sur des plateaux télé, c’était assez surréaliste : la journée, j’étais à l’hôpital, dans une grande clinique de gynécologie, et le soir, je chantais sur des plateaux télé devant des milliers de personnes. Ça n’a aucun sens, vraiment. Aucun. Puis, comme je te le disais, j’ai fini par arrêter la médecine. Enfin, j’ai eu mon diplôme, et ensuite je me suis consacrée à la musique. Mais il fallait quand même vivre, manger, payer les factures. Du coup, j’ai enchaîné des petits boulots. Et franchement, passer ses journées à bosser dans un cabinet dentaire, à aspirer la salive des gens, puis partir le soir en studio à Paris… c’est hilarant. Il y a toujours eu cette dualité. Jusqu’au moment où j’ai enfin pu vivre de la musique, ça a été très présent.
Aujourd’hui, je ne fais plus que de la musique, tout le temps. Donc à part quand je suis à la campagne, avec ma famille ou mes potes, où je me déconnecte un peu de tout ça, le côté Hannah Montana est moins là. Disons que maintenant, c’est moins Miley Cyrus, et plus Hannah Montana. Et franchement, ça me va bien. J’aime bien.
Tu cites Miley Cyrus comme inspiration. Quelle artiste ou œuvre t’a récemment donné envie de te réinventer ?
Il y a tellement de choses… Je peux en citer deux.
Récemment, pour tout ce qui touche à la musicalité, à la folie, au fait de pousser le curseur plus loin, il y a Miki et son album Industry Plants. J’écoute énormément de pop moderne, toutes ces artistes qui portent la pop aujourd’hui. Mais Miki, en particulier, j’ai littéralement saigné son album.
J’adore sa manière d’écrire : elle le dit elle-même, elle écrit comme elle parle. Parfois, elle dit un peu n’importe quoi, puis sort une phrase hyper marquante, avant de repartir dans autre chose. C’est un mélange de phrases, presque un patchwork, et en même temps, tout a du sens. Harmoniquement, c’est hyper riche.
Et au niveau de la production, il y a des choix vraiment chelous, dans le bon sens du terme que j’aime énormément.
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Et puis, dans un registre très différent, il y a Arthur Ely, qui a sorti récemment un premier EP, accompagné de live sessions très poétiques sur YouTube. Je suis allée le voir en concert, on a un peu échangé sur Instagram, et ça m’a beaucoup marquée. C’est quelqu’un qui écrit beaucoup de poèmes, et justement, cette année, j’ai commencé à m’intéresser à la poésie : apprendre à en écrire, à en lire, à vraiment aimer ça. Dans son EP, je trouve qu’il aborde la pop d’une manière hyper fraîche, très moderne, mais beaucoup plus crue. Il parle de chair, de vent, de naseaux, de choses très brutes, très organiques. Et pourtant, ça reste extrêmement contemporain. Ça m’a vraiment bousculée à l’écoute. Je l’ai aussi écouté en boucle, de manière presque monomaniaque. Et surtout, ça m’a redonné envie d’écrire des poèmes. J’en ai écrit. Ça a réveillé quelque chose chez moi, ce sentiment très simple et très fort de me dire : c’est trop bien d’écrire.
Est-ce que ton rapport à l’écriture est différent quand tu écris une chanson ou un poème ?
En fait, j’ai dû me recréer une relation saine avec l’écriture. Je n’ai aucun mal à faire de la musique en tant que telle : trouver des accords, des toplines, des mélodies, des idées musicales. En revanche, avec les mots, je me suis longtemps mis énormément de barrières.
Je suis très perfectionniste, et je voulais que chaque mot soit parfait, mot par mot. Résultat : je n’avançais plus, j’étais frustrée, et je n’avais même plus envie d’écrire. J’ai accumulé les pages blanches, les blocages. Travailler avec Alice et moi m’a beaucoup aidée. Elle balance plein d’idées, elle écrit beaucoup, sans se censurer. Même s’il n’y a que trois mots intéressants dans trois pages, ça lui va. Cette liberté-là m’a permis de débloquer quelque chose dans mon rapport à l’écriture.
Je pense que les poèmes m’aident à aller chercher ce que je dois ensuite trouver dans mes chansons : partir d’une émotion, tourner autour, laisser venir des images. J’en ai écrit très peu deux ou trois, mais j’adore ça. Il y a aussi un livre de Rupi Kaur, Écrire pour guérir, qui propose plein d’exercices pour écrire à partir d’une image, d’une émotion ou d’un événement vécu. L’idée, c’est de prendre un point de départ et de le décortiquer.
Je pense que c’est exactement ce mécanisme-là que je dois apprendre à utiliser pour écrire mes chansons, pour enlever toute la pression que je me mets autour des mots.
Si ton album aller-retour était un voyage, quelle serait la destination ?
Je dirais une petite planète qui n’existe pas encore.
J’ai l’impression que cet album fait le lien entre quelque chose de très intime, ma chambre et un endroit presque cosmique.
Il y a beaucoup de projections dedans : des choses que je critique dans la société, des choses qui me fatiguent, qui me révoltent. C’est une façon, pour moi, d’avoir la tête dans les nuages, de rêver à un monde un peu meilleur, à une forme d’utopie plus agréable à vivre.
Ce serait soit une planète imaginaire, soit une version améliorée de la nôtre, traversée par tous ces combats. En tout cas, il y a clairement ce truc cosmique qui traverse l’album.
Pourquoi ce nom Aller-Retour ?
Aller-Retour, c’est d’abord les trois années qui ont précédé la sortie de l’album. Trois ans de ma vie pendant lesquels il s’est passé énormément de choses. J’aime bien dire que l’univers m’a mise dans une boîte à chaussures et qu’il l’a secouée dans tous les sens pendant trois ans. Il m’a secouée, encore et encore.
Mais avec le recul, c’était nécessaire. Il fallait tout bouleverser pour réaligner les planètes, remettre de l’ordre, retrouver un certain équilibre.
Il y a eu beaucoup de changements, notamment dans ma vie amoureuse : trois ruptures avec la même personne, très dures. C’est pour ça que l’album parle beaucoup d’amour. C’était toujours la même dynamique : c’est fini, on se remet ensemble ; c’est refini, on se remet ensemble. Un pas en avant, quatre en arrière, quinze en avant…
J’ai aussi déménagé trois fois. J’ai énormément évolué, personnellement et artistiquement. Et tout ça, ce sont des allers-retours permanents. Tu avances, tu testes, tu doutes, tu reviens sur tes décisions, sur tes choix, tu te casses la gueule, puis tu repars. En vrai, cet album, c’est mes 23 à mes 26 ans. Une période où tu te cherches encore énormément, mais où tu mûris beaucoup. C’est un âge charnière. Et puis il y a aussi le rapport au mouvement dans la musique. Il y a toujours une notion de vitesse, de déplacement dans mes chansons. Certaines te donnent envie de courir, d’autres de les écouter à fond en voiture, et d’autres encore de t’isoler, dans une bulle plus méditative. Il y a un va-et-vient constant entre la solitude et l’autre, entre l’élan et l’introspection. Beaucoup de mouvement, d’impatience aussi, je suis très impatiente.
Quel morceau t’a fait traverser la plus grande montagne sur cet album ?
Oh là là… la plus grande montagne.
Je dirais la toute première chanson de l’album : « Toucher le ciel ». C’est un morceau qui parle du fait de sortir des cases dans lesquelles on est enfermée pour pouvoir vraiment s’accomplir. Il parle aussi beaucoup du rapport à la solitude, et du fait d’apprendre à se sentir bien seule.
Je pense que, surtout en tant que femme, la solitude est souvent mal perçue. Il y a toujours cette projection : « la pauvre, elle est toute seule, il faut qu’elle trouve quelqu’un, qu’elle soit sauvée ». Alors qu’en réalité, être bien seule, c’est une vraie forme de liberté. C’est même du bonheur.
Mais comme on m’a beaucoup mis ça en tête, et que j’ai moi-même été très dépendante affectivement, j’ai dû faire un énorme travail là-dessus. Cette dernière année a été un chantier monstrueux, mais tellement bénéfique.
Apprendre à me sentir bien seule, ça a été une immense montagne à traverser. Et cette chanson raconte exactement ça.
Dans Aller-Retour, quel est le son, le bruit, ou l’élément musical le plus inattendu que tu aies voulu absolument glisser dans le projet ?
On a mis des aboiements de chihuahua.
Ça, c’est vraiment pour l’anecdote fun.
Dany et Alice ont deux chihuahuas, et ils sont tout le temps en train de brailler quand on enregistre. Du coup, on en a samplé un pour en faire une sorte de snare à la fin d’un morceau à la fin de « Lola ». C’était hyper drôle à faire, et j’adore ce genre de petits clins d’œil cachés.
De manière générale, j’aime bien intégrer des sons un peu chelous dans mes morceaux. Ça passe souvent par des synthés, notamment des synthés type Prophet, qu’on vient faire glisser, dépitcher, déformer, pour qu’ils deviennent presque instables.
Et puis il y a aussi beaucoup de bugs. J’adore couper la voix, casser la prod, créer des accidents sonores, des glitches. Ces imperfections font vraiment partie de l’identité du projet.
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Y a-t-il un moment sur scène où tu sens que ta musique prend tout son sens ?
Pour moi, c’est quand j’entends les gens hurler les paroles avec moi.
C’est vraiment intense de les voir à fond, sourire, me regarder, et sentir qu’ils sont tous unis autour de paroles qui, en plus, sont souvent très personnelles.
Par exemple, « 23/09 », une chanson de mon album qui parle de mon anniversaire et de moi à travers mes âges. Le public connaît tout par cœur, ils chantent à tue-tête, et à ce moment-là, je me dis que c’est vraiment pour ça que je fais de la musique. Le fait qu’ils chantent mes chansons, que ça leur parle, que ça résonne en eux… c’est ça qui rend le partage si puissant.
Honnêtement, entendre les gens chanter avec toi en concert, c’est la meilleure sensation du monde.
Après avoir partagé avec nous ses doutes, ses inspirations et son univers musical unique, Orlane continuera de tracer son chemin en live. Ne manquez pas l’occasion de découvrir son énergie et sa pop électro singulière sur scène à La Maroquinerie le 7 janvier 2026.

