Nadia Melliti : premier film et déjà, un succès monstre
Première apparition sur le tapis rouge à Cannes, la nouvelle actrice Nadia Melliti fait une entrée fracassante dans le monde cinématographique. Sans aucune connaissance de ce monde, elle gagne le prix d’interprétation féminine.
Nadia Melliti a reçu son prix d’interprétation féminine le 24 mai 2025 pour son rôle dans le film La Petite Dernière au Festival de Cannes. © Miguel MEDINA / AFP
Nadia Melliti est une étudiante en STAPS (Science et Techniques des Activités Physiques et Sportives) qui se voit professeure d’EPS. Née en 2002 en France et de parents algériens, elle commence sa carrière d’actrice après un casting “sauvage”.
Elle tient le rôle principal dans le troisième long-métrage La Petite Dernière réalisé par l’actrice Hafsia Herzi, adapté du roman autobiographique de Fatima Daas publié en 2020. Premier rôle est déjà un prix au prestigieux festival de Cannes 2025, celui de l’interprétation féminine et une reconnaissance à l’internationale. Une performance largement saluée par la critique, séduite et décrite comme : cassante, mais aussi vulnérable. En effet, le film a été présenté en compétition officielle lors de la 78ᵉ édition du concours le 16 mai 2025 et ne sortira que le 1er octobre 2025 dans toutes les salles. Il explore les thèmes de l’identité, sexualité et conflits familiaux. L’actrice n’est pas la seule à être récompensée, le long-métrage remporte aussi un prix, celui de la Queer Palm.
Une rencontre fortuite
Sans aucune expérience cinématographique, elle se balade à Châtelet et se fait repérer par la directrice de casting, Audrey Gini. "Au départ, c'était assez drôle parce que je pensais que c'était une touriste. Du coup, je me suis demandé si mon anglais était à jour. Et finalement, elle (la directrice de casting, NDLR) m'a fait part des enjeux de ce qu'elle recherchait en termes de personnage et d'histoire. Très vite, j'ai accroché et j'ai voulu m'embarquer dans ce film", a-t-elle raconté à l'AFP. Un coup de cœur partagé par la réalisatrice, Hafsia Herzi : "Très vite, j'ai reçu la photo de Nadia, j'ai (eu) un coup de cœur (...) très vite, à son regard, c'était une évidence", a-t-elle aussi confié à l'AFP. Malgré son manque de connaissance, sa nature curieuse et aimant apprendre de nouvelles choses, Nadia Melliti a confié ne pas avoir eu peur de se lancer dans le cinéma : “Je n'y croyais pas trop, je pensais que c'était une blague. Mais finalement, j'ai adoré cette expérience et ça a été super".
Du côté de la production, la réalisatrice, Hafsia Herzi confie l’usage d’un double casting, professionnels et non-professionnels, pour la dénicher. Elle raconte également : “Au fil du temps, je recevais des photos de la directrice de casting, Audrey Gini. Quand je suis tombée sur elle, j’ai fait «Waouh !». Mais je pensais qu’elle était métisse, et non maghrébine, comme requis.” Malgré tout, Nadia continue à passer les castings et touche en plein cœur la réalisatrice. Une évidence immédiate, le premier rôle doit revenir à Nadia Melliti : “Quand je l’ai rencontrée, j’ai été frappée d’émotion sans avoir eu besoin de beaucoup échanger. Elle m’a un peu parlé, de ses études notamment, et en sortant de la pièce, de dos, j’ai compris que ça serait elle.”
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Une adaptation tirée d’un roman
Le film porte sur l’émancipation sexuelle et sentimentale d’une jeune algéro-française musulmane de 17 ans. Entre religion, relations familiales et son homosexualité, Fatima est une adolescente déchirée. Une scolarité irréprochable lui permet de quitter sa banlieue pour entrer dans une fac de philosophie sur Paris. Arrivée sur la capitale, elle découvre les cerlces lettrés et queer avec la gay pride, les sites de rencontre, les bars lesbiens, le grand Amour comme le chagrin. Toute cette histoire est une autofiction de la vie de Fatima Daas. La petite dernière publiée en 2020 aux éditions Noir et Blanc est son premier roman. Un livre qui a touché Nadia Melliti : “À ma première lecture, j’ai trouvé que c’était un roman très poignant, très puissant. J’avais l’impression de me prendre un coup de couteau à chaque début du chapitre. Le personnage de Fatima est dans un combat quotidien.” Un premier rôle qu’elle prend à cœur et pour lequel elle s’implique énormément : “Je ressentais une responsabilité vis-à-vis du texte de Fatima Daas”. Pour y parvenir au mieux, l’autrice et la réalisatrice l’ont conseillée au mieux : “C’était très important pour Hafsia Herzi que le jeu soit authentique. Elle me disait souvent qu’il fallait que ça vienne des tripes”.
Nadia Melliti avec son prix et Hasfia Herzi avec le sien. © Benvinda Amorin
Ainsi, l’expression “Au bon moment, au bon endroit” prend tout son sens.