nina battisti : une artiste entre variété française et pop aux influences électro

©Loana Duron

MAIS QUI EST NINA BATTISTI ?

Jeune compositrice corse, elle grandit à Bastia et est bercée depuis toute petite dans la musique. Dès l’âge de 6 ans, une envie la pousse à jouer d’un instrument. Elle porte son dévolu sur le piano, décision soutenue par ses parents. Elle s’initie d’abord par le biais d’un centre culturel, avant de commencer le conservatoire. Un apprentissage approfondi du piano classique avec solfège et par partition jusqu’à ses 15 ans. Cette envie de se lancer dans la musique est due à une artiste en particulier, Juliette Armanet. Et quelques années plus tard, à la suite d’une grande rupture amoureuse, Manque d’amour de la même artiste lui permet de sauter le pas et de commencer à lancer son projet.

Carrière et productions  

Pour ce qui est de ses productions, elle a sorti 5 singles pour le moment dont un est une version alternative de Laisse moi prendre des vacances. Son premier EP Le Cabaret des PLeurs sort sur toutes les plateformes le 16 mai 2025. Sa production se fait sur la base de financements extérieurs. Le thème principal : le manque de confiance, notamment sur le physique et la comparaison avec les autres artistes, avec des paroles légères. Un sujet qui la passionne et qui l’enrichit : “Autant se comparer et réussir à se trouver grâce à ça” déclare-t-elle dans une interview donnée sur Youtube pour le podcast, la Note d’Inspi de Guillaume Christen. Son mantra réside dans le fait d'accepter les échecs, prendre son temps avant de sortir une musique et de savoir s’écouter. Un autre point important : savoir bien s’entourer. Pour elle, le pari est réussi. Son entourage proche, en passant de sa famille à ses amis qui sont pour la plupart des artistes, la soutient énormément.

Le 14 mai, Nina Battisti a donné un concert dans la salle, Les Trois Baudets dans le 18ᵉ arrondissement de Paris. En plus de performances accompagnées par son orchestre, elle s’est prêtée au jeu en jouant elle-même des chansons au piano. Or si son style est un mixte entre variété française et pop, elle a aussi ajouté des  de l’électro. Autre surprise, sa première partie avec une autre artiste : Déborah Leclercq (@deborahleclercq_). Toutes deux sont des artistes complètes avec des identités musicales fortes.

PRSNA : Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, comment tu te présenterais ?

Nina Battisti : Alors pour la faire courte, je suis auteur compositrice interprète, je suis pianiste de base pianiste classique, je suis arrivée à Paris vers 17 ans pour lancer mon projet et petit à petit. J'ai commencé à sortir des singles, à rencontrer des gens pour m'accompagner dans la suite du projet et là du coup ce soir à minuit à mon... Bon du coup, le 16 mai, y’a mon EP qui sort. Mon premier EP !

PRSNA : Comment tu te sens après ce concert d'hier est-ce que le stress est retombé et laisse place à la fatigue ou est-ce qu'il y a toujours de l'excitation ? 

N B : Les deux en vrai. C'est hyper intéressant comme question parce que franchement, j'ai un mélange de très grosse fatigue parce qu'après chaque concert, moi, je ne dors jamais bien. Je ne dors pas du tout bien après un concert. J'ai trop d'adrénaline, mon corps est surexcité, ma tête aussi mais en même temps super fatigué. Donc très contradictoire ! Donc là actuellement mon état, c'est : je suis trop contente mais j'ai besoin de dormir mais je n'arrive pas à dormir parce que je suis trop contente. Donc là c'est un peu un mélange de tout. C'est surtout le surlendemain où je suis très, très fatiguée.

PRSNA : Du coup ta première partie, c'était aussi Déborah Leclercq. comment tu l'as rencontrée ?

N B : Et ben en fait, moi, je la connaissais déjà des réseaux sociaux. J'aimais déjà beaucoup ce qu'elle faisait. J'aimais beaucoup sa personnalité. Je trouve qu'elle dégageait un truc super cool. Et du coup, avec mon manager, on réfléchissait un peu à ma première partie et puis du coup, on a écouté son projet, je me suis dit “Let's go ! Moi j'adore son projet, je la trouve super. Sans hésitation, partons sur Déborah.”

PRSNA : D'accord, donc c'était vraiment un choix parce que c'est un match entre vous ?

N B :  Ouais grave mon style ! Je ne la connaissais pas personnellement mais je n’ai pas eu de doute sur le fait que c'était super sympa. Et en fait, on s'est rencontré vite fait dans les loges, ça a été hyper rapide, on n'a pas eu le temps de trop parler mais j'ai trouvé qu'elle avait vraiment une vibe super et moi, quand je trouve que les gens sont super, c'est en général que c'est le cas ! Donc j'espère que j'ai raison.

PRSNA : Et comment tu choisis tes premières parties ?

N B : Là du coup, j'ai eu juste deux fois des gens qui faisaient ma première partie. En plus, ce n’est pas que ça met mal à l'aise mais je ne me sens pas forcément légitime. Pour moi, c'est plus un co-plateau. Enfin, c'est un partage de moments. Je suis personne pour choisir la première partie. Mais vu que c'est qualifié comme ça du coup en général, je réfléchis, je vais un peu sur les insta des gens. Je regarde un peu si les projets me plaisent. Mais French Toast, j'étais allé les voir en concert au disquaire. Je ne les connaissais pas tant que ça mais je les avais rencontré un petit peu avant. Je les ai trouvé déjà super méga sympa. Mais j'ai eu un vrai coup de cœur pour eux en live, je les ai trouvés vraiment pro. Franchement pour leur début de projet, qui est vraiment naissant, j'ai trouvé ça super en fait. Et du coup, j'ai appelé mes managers : je veux French Toast ! Et genre là, la question, elle ne se pose même pas, je les veux. Je les trouve trop cool et j'ai adoré leur morceau et j'ai vraiment eu un coup de cœur musical en plus d'un coup de cœur humain, je les trouve géniaux. Donc du coup j'ai fait : “Allons-y let's go !”

PRSNA : Par contre, le 20 novembre 2024, c'était toi qui étais en première partie pour le groupe Sale Gamine. Qu'est-ce que ça fait passer de l'autre côté, d’être celle qui invite les gens ? 

N B : Ça fait bizarre, c'est toujours un truc de : mais pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Un peu un manque de légitimité, on se dit mais c'est un peu bizarre. Après, ce sont les étapes donc c'est bien. On se rend compte qu'on avance, que le projet démarre et puisqu'il ce qui change surtout… Ce qui a surtout changé pour moi, c'est que je suis passé du piano voix : 30 minutes piano à un full band complet avec un travail autre que du piano voix. Donc c'est surtout ça qui a été intéressant en fait.

PRSNA : On va revenir au concert, comment as-tu préparé la DA de ta scénographie et de ta tenue qui était d'ailleurs très jolie ?

©Loana Duron

N B : Merci, c'est trop gentil. Le Cabaret des pleurs, la pochette de l’EP, je ne sais pas si tu l'as vu, c'est un cœur. Et mes chansons, elles parlent principalement d'amour, d’amour de soi, d'amour des autres et en fait, ça paraissait logique de… Vu qu'on n'avait pas de budget. Enfin, pas beaucoup. J'ai acheté des ballons cœur. Le premier Trois Baudets, c'était plus dans les tons bleus et le deuxième, pour rappeler l’EP, c'était plus dans les tons rouges. Et du coup, j'ai fait appel à mon amie Inna, qui est une très, très bonne amie à moi, qui est aussi artiste. Je ne sais pas si tu connais, c'est trop cool ce qu'elle fait.  C'est très très cool et en plus de ça, elle est très forte dans la mode. Et du coup, j'ai dit : “Inna je veux du rouge mais je sais pas comment ? Où aller ? Comment ?” Elle a fait : “T'inquiète. Je gère.” Donc elle m'a trouvé des petits trucs trop bien. Moi, j’ai validé. Je voulais vraiment rester sur du rouge. Au final, c'est parfait parce qu'elle a vraiment trouvé des trucs super et voilà donc c'était parfait, je suis très bien entourée donc parfait.

PRSNA : Tu es assez proche de ton public, tu fais beaucoup de blagues, etc… Comment expliques-tu cela ? Est-ce que c'est un moyen pour toi de déstresser ou c'est juste un pur kiff parce que c'est ta personne en fait ? 

N B : Je pense un peu les deux très honnêtement parce que moi je suis comme ça de base et je voulais vraiment, sur scène, me lâcher complètement, être moi-même, être le plus sincère possible comme je le suis dans mes chansons. Pour moi, en fait mon projet, il va vraiment se baser sur la sincérité. J'ai envie qu'on apprenne à me connaître et j'ai envie qu'on puisse s'identifier si possible dans mes chansons mais aussi dans ma personnalité, dans mes doutes, dans mes peurs et aussi parfois dans ma folie qui peut être voilà où je fais des blagues un peu tout le temps. Sur scène, ce n’est pas facile non plus d'être soi-même 100% parce qu'il y a quand même des gens qui te regardent. Donc c'est un peu un truc de stand-up aussi un peu revisité version musicale, mais moi j'adore parce que j'ai toujours aimé un peu faire le clown, être la copine un peu drôle et tout. Je suis aussi la copine déprimée parfois. Voilà, sinon ce n’est pas drôle. Mais sur scène, c'est vrai que me lâcher comme ça, ça me permet de déstresser un petit peu et puis voir que le public est réceptif. Moi franchement là les deux concerts que j'ai fait en tête d'affiche, le public, à chaque fois, est génial. Les gens sont super réceptifs, super bienveillants. Donc j'ai aussi beaucoup de chance ! Mais même quand je fais des premières parties, les gens en général sont assez proches de mon humour. Donc je suis en mode ok, pour l’instant, j'ai eu de la chance je n'ai pas fait de bide, on verra plus tard. De toute façon, ça fait partie du jeu. Mais le fait d'être moi, je pense que ça me rassure aussi. 

PRSNA : D’ailleurs, pourquoi tu as voulu diviser le concert en chapitre ? Parce que pour tes singles, je ne crois pas avoir vu de chapitre.

N B : Pour le premier Trois Baudets, donc le 6 mars, on cherchait un peu un thème et en fait, mes managers trouvent le Cabaret des Pleurs comme titre. Et moi, je trouve ça génial. Je trouve que c'est complètement moi. Et on se dit : “Bon venez, on essaie de ne pas juste faire un concert comme ça. Venez, on essaie d'en faire un peu un spectacle.” Ils m'ont dit : “Vu que toi Nina, tu es un peu un fait un peu du show, autant rendre ça un petit peu spectacle.” Donc on s'est dit pourquoi pas faire des chapitres en fait de différentes périodes de ma vie. Donc la rupture, la post-rupture, le moment où tu rêves un petit peu, voilà tout ça où tu idéalises un peu la vie. Voilà, c'est un peu ce truc de on a essayé de tout organiser sans non plus se mettre trop de barrières et ça collait parfaitement avec le Cabaret des Pleurs.

PRSNA : Ton EP sort le 16 mai sur toutes les plateformes. Comment le décrirais tu ?

N B : Ça, c'est intéressant ! Cet EP, c'est moi, c'est, je pense, mon année 2024 et mon cours d'année 2025, mon début d'année 2025. C'est vraiment les différentes phases que je peux passer que ce soit la tristesse, l'amour, la joie, les différents moments de ma vie. Comment dire ? Différents mood, différentes étapes que j'ai essayé un petit peu de remettre… Parce qu'en fait moi mes morceaux quand je les fais, je ne réfléchis pas. Là, je vais parler de ci, là je vais parler de ça. Ça vient assez naturellement et on a dû un petit peu faire un tri dans toutes mes compositions. Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on fait ? Là, c'était logique de les mettre tous ensemble parce que ça retrace bien, un petit peu… Je suis passée par plein de trucs ces derniers mois que ce soit positif ou négatif très honnêtement et du coup cet EP, le Cabaret des Pleurs, je trouve ça assez contradictoires. Ce truc vachement extraverti et vraiment, aussi les pleurs, donc introverti. Et c'est vachement moi, je peux être vachement extraverti et vachement introverti aussi. Donc en fait cet EP, c'est moi. J'espère que ce sera à d'autres gens qui l'écouteront.

PRSNA : Peux-tu nous parler du processus de création de cet EP et de ce que tu souhaites transmettre à travers lui ?

N B : Alors, franchement le processus de création, il n’y en a pas vraiment eu. Par exemple, je ne suis pas parti en résidence pendant deux semaines et j'ai dit : “Là, je fais les sons de l'EP.” Ça ne s’est pas passé comme ça du tout. Vraiment, c'est juste j'ai passé un an, un an et demi, deux ans à faire comme ce que je fais d'habitude, c'est-à-dire parfois ne pas composer pendant une semaine et parfois pendant une semaine tous les soirs pour composer des morceaux à droite à gauche. Et ça s'est fait un peu comme ça. Il y a un des morceaux qui s'appelle Je vais pas bien, c'est une période où je n’allais pas bien. Un autre morceau qui s'appelle Attends-moi là, c'est quand j'ai traversé une rupture. C'est vraiment septembre-novembre-janvier et ça a fait vraiment le cours de l'année comme ça. Et donc le processus de création, ça a vraiment été ma vie ces derniers mois. Et ce que je souhaite transmettre, c'est de la sincérité. Franchement, c'est juste que les gens… Ah ben voilà, j'ai mon chat qui vient me mordre en même temps… C'est vraiment de la sincérité. J'essaie de transmettre le plus possible de moi encore une fois. À chaque fois, je dis : "moi, moi, moi”, c'est hyper égoïste mais enfin, c'est juste que je n'arrive pas à ne pas écrire des chansons qui ne sont pas sur moi. Donc en fait, quand je parle de moi, j'espère juste que les gens ça va leur faire du bien de peut-être entendre de se dire : “Ah je me sens moins seule là dedans.”, “Ah bah il y a d'autres gens qui sont là-dedans et qui en parlent et qui le chantent.” Donc voilà, j'espère que les gens vont se retrouver là dedans et vont comprendre ce que j'ai voulu dire à travers ces mélodies et ces phrases.

PRSNA : Et en tant que chanteuse/pianiste, comment le piano influence-t-il ton processus de composition ?

N B : Il influence de ouf parce que moi je suis encore au conservatoire actuellement. Donc j'apprends beaucoup de morceaux classiques. Donc du Schumann, du Schubert et il y a des mélodies qui sont juste magnifiques, des accords qui sont juste magnifiques. Et parfois, je vais m'inspirer de quelques accords que je vais placer dans une de mes compos qui vont changer toute la compo. Et sans avoir appris le morceau de piano, jamais j'aurais eu l'idée de le faire. Donc en fait, ça m'aide vraiment niveau harmonie, mélodie et même structure parfois. Donc ça m’aide beaucoup.

PRSNA :  Et quand tu écris tes textes, tu fais d'abord la mélodie ou les paroles en premier ? 

N B : En fait, moi, ce n’est pas du tout comme ça. C'est assez comment dire ? Je me mets au piano, je trouve trois, quatre accords que je sais que je vais tourner en boucle ou alors que je vais un petit peu modifier tout le long du morceau mais j'ai une base. Et puis après, il y a tout qui sort : couplet, refrain d'un coup. Mais je n'écris jamais un texte avant. Et je n’écris jamais un morceau de piano avant complet et après je place les paroles. Tout va se faire assez naturellement d'un coup ou alors rien ne va se passer. Je pourrais essayer de trouver des accords, je pourrais essayer de trouver des paroles, rien qui sort. À ce moment-là, faut se dire : “Bon bah ce n’est pas grave. Ça reviendra peut-être demain ou dans une semaine.” Pas forcer, parfois, ça ne marche pas. Mais quand ça marche, c'est assez fluide, ça se passe en 10-15 minutes, j'ai fini mon morceau Piano/Voix. Et puis là, je réfléchis à comment est-ce que je le garde Piano/Voix ou est-ce que je vais justement le proder différemment avec de la batterie, etc…

PRSNA : Dans tes chansons, tu abordes des émotions profondes mais toujours avec une touche d'humour, comment parviens-tu à équilibrer ces deux aspects dans ton écriture ? 

N B : Encore une fois, c'est assez naturel parce qu’en fait je n'écris pas des poèmes avant d'écrire des chansons, je n’écris pas des textes avant. C'est que c'est ce qui sort de moi. Donc ce qui va vraiment, moi, m'importer quand je compose et quand j'écris, ça va être un peu le débit de voix. Est-ce que ça va aller avec la structure du morceau que j'ai fait, avec les accords, avec le rythme ? Donc c'est comme ça que j'adapte un peu tout. Mais je me prends très rarement la tête sur un texte. Très honnêtement, je crois que je ne suis jamais revenue sur un texte de chanson qui est sorti. Par exemple, s'il y a un texte qui va être plus simple et pas assez poétique ou quoi, ce n'est pas grave parce que je me dis c'est comme ça qu'il devait être à ce moment-là. Et si vraiment, les paroles ne me plaisent pas et que je suis en mode : “Bon bah non là ce couplet c'est pas ouf.” Je vais peut-être le revoir ou alors plutôt, je vais plus être team, je le supprime et je refais. Mais modifier des paroles, je ne sais pas trop faire . Et puis du coup, ce truc de contradiction un peu humour et en même temps sérieux, c'est moi. Encore une fois, c'est moi, c'est que je suis vachement comme ça dans la vie. C'est que je sais être sérieuse mais parfois faut savoir déconner et lâcher prise un peu.

PRSNA : Quel serait ton plus grand rêve ?

N B : Vivre de ma musique ! Enfin, gagner vraiment de l'argent avec mes compos et pouvoir en vivre et pouvoir le partager le plus possible. Ça c'est vraiment un rêve parce que pour moi, c'est tellement difficile d'en arriver là. De vraiment me dire, là, il y a des gens qui écoutent ma musique, je peux en vivre et continuer à faire des concerts. Vivre de ça en fait ! Je n’ai rien de plus à dire en fait. Je pense que c'est simple mais c'est vraiment ça.

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